Solidarité ou solitarité
Solidarité entre morts et vivants, entre le ciel et la terre
Je me fais vacciner conte la covid et la grippe autant par solidarité pour le formidable monde hospitalier, que par intérêt personnel.
Je sais que ni l’un ni l’autre ne sont des « bons vaccins ». Certaines années, le vaccin anti grippal est même très peu efficace. Mais ces deux vaccins soulagent clairement la pression qui s’installe en hiver à l’hôpital. A l’échelle d’une population l’effet positif de la vaccination sur la vie hospitalière est notoire quand une bonne partie de la population est vaccinée. Surtout bien sûr la population âgée -dont je fais partie-, les personnes « à risque », et le personnel soignant.
Pour la coqueluche, c’est aussi un geste altruiste que de se faire vacciner adulte, pour faire diminuer la circulation de la bactérie responsable, si néfaste aux nouveaux nés.
Les luttes sempiternelles entre les hommes nous plongent dans la solitarité, formidable anxiogène. Ce qui nous a fait sortir de la nature brute, en quelques millions d’années, c’est notre capacité à communiquer, d’abord et avant tout.
La parole, le chant, l’écriture, la musique, puis la science et l’image.
On aurait pu en finir avec l’animalité.
Mais non.
Cette aptitude à communiquer a surtout servi à nous défendre des autres, à commencer par les voisins et les dominants, menaçants j’allais dire par nature, depuis quelques milliers d’années. La loi du plus fort est une loi ancestrale, terrée dans notre archaïque système limbique.
Le plus fort possède un gros pénis, des armes lourdes, une grande maison, une grosse voiture, un spécialiste en défiscalisation. Il rerentre par la fenêtre quand on l’a prié de sortir. Imagerie fantasmée d’origine simienne, voire reptilienne.
C’est la société d’abondance, née de l’abondance énergétique, et la peur de la bombe H qui ont calmé tout le monde, ou presque.
La fin du « pétrole facile » siffle la fin de la partie.
Soit nous retrouvons la solitarité, la paranoïa, soit nous découvrons le bonheur de la solidarité, le sens de l’autre.