Rouges jardinspar Guy Grandjean
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Nul n’est censé ignorer la Loire

Nature

Si l’eau circule comme le sang dans notre corps, la Loire est une artère de première importance dans notre pays.

C’est l’eau qu’on boit dans les villes qui la jalonnent.

C’est l’eau qu’on boit dans l’agglomération nantaise : une eau de qualité, après traitement, qu’on consomme en quantité.

En 2022, patatras : la Loire réduite à un mince filet d’eau en été, et on commence à imaginer Nantes importer de l’eau potable. Comme en 1976, premier gros cagnard, et moins que les années précédentes, depuis 2015, déjà remarquées par des basses eaux bien basses…

L’Ouest de la France, terre océanique à jamais humide, on oublie. Nous sommes à la merci d’épisodes caniculaires, avec un massif central méconnaissant le gel en hiver.

Eté 2022 : une nature mourante, magnifique.

Quand on parle de qualité en ce moment, on parle PFAS, actualité oblige. Voici un petit visuel, qui vaut bien un long baratin.

Voilà, au robinet ou en bouteille, c’est kif kif. On est quasi dans les clous des nouvelles normes… Et pour la Loire, quand le débit est supérieur à 1000 m3/s, « un tiers » de l’année, ces molécules sont indécelables, avec les techniques en usage.

Les normes exigées pour l’eau potable, sont « très sévères », comparées aux normes acceptées pour les aliments… En tout cas, bien moins de TFA dans l’eau que dans de nombreux aliments, nous vivons clairement dans une région épargnée grosso modo par cette pollution.

Mais, petit rappel, si rechercher et dénoncer un micropolluant, c’est bien, rechercher l’effet sur notre biologie de la myriade de micropolluants inopportuns, c’est mieux.

Traquer « l’effet cocktail« devrait se généraliser

.https://www.actu44.fr/inovalys-un-laboratoire-public-qui-anticipe/#:~:text=Inovalys%20%3A%20un%20laboratoire%20public%20qui%20anticipe.,environnement%20et%20analyses%20d’eau.

En Loire Atlantique et en Bretagne, il est plus difficile de potabiliser l’eau que dans les régions qui se servent dans les nappes phréatiques, PFAS ou pas. Les techniques utilisées, ozonation, filtration, charbon actif, UV etc. tiennent la marée, pour l’instant, dans notre région.

Reste la quantité, c’est à dire assurer un débit de Loire suffisant. Les barrages de Villerest et de Naussac ont été créés à cet effet, avant les années 2000. Cette année, ils sont pleins, bien sur, et c’est une très bonne nouvelle.

Le deuxième point important est de « ralentir le cycle de l’eau », en pratique, ralentir cette Loire « sauvage », comme on l’a décrit. Ralentir le cycle de l’eau, c’est le cri d’alarme des hydrologues depuis quelques années.

La première mesure est bien sur de baisser nos émissions de GES. Globalement freiner l’évaporation, donc freiner la formation des nuages et donc de pluies qui, globalement, augmentent quand la température de l’atmosphère augmente.

La deuxième mesure coule de source, c’est économiser l’eau potable de manière drastique.

Les agriculteurs sont invités à transformer leurs champs en éponges, pour éviter de faire courir l’eau sur des sols trop durs.

Les hydrologues, les ingénieurs ont été mis à contribution pour « rééquilibrer » le cours du grand fleuve. C’est à dire empêcher les creusements intempestifs, rétablir des bras oubliés, l’aider à retrouver un lit pertinent, freiner la vitesse d’écoulement en réduisant la pente, j’allais dire favoriser sa langueur…

Pour tenter d’augmenter le niveau des basses eaux en fin d’été, et aussi limiter l’accroissement du bouchon vaseux de l’estuaire.

Un endroit magique : une fontaine bretonne.

Tous ces travaux ont été mis en oeuvre par l’organisme d’état les VNF, les voies navigables de France, établissement public créé en 1991. Les demandes ont été en partie initiées par des demandes d’associations de défense de « milieux naturels »depuis longtemps déjà. Et dans notre région, le CLD, comité pour la Loire de demain, a commencé son travail obstiné en 2005 par d’opiniâtres démarches …

Et il faut bien remarquer que toute cette énergie dépensée « pour sauver la Loire » s’inscrit remarquablement dans la nécessité absolue de tenter de maintenir une hauteur minimale des basses eaux en période estivale.