Rouges jardinspar Guy Grandjean
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Nous sommes tous les enfants de l’univers

Mystique

Incroyable mais vrai : presqu’un dixième de notre ADN a pour origine lointaine de l’ADN d’origine virale, témoignage surprenant d’une contamination par des virus. Un coup de tonnerre dans le ciel d’un biologiste. Tout à fait identique à celui éprouvé quand il fut démontré que le monde mammifère, et humain actuels avait comme n-ième origine la percussion gigantesque d’une météorite sur notre habitat primordial : la planète, c’était il y a 60 millions d’années.

Un nuage qui surprend

Ces virus sont des rétrovirus, dont le plus tristement connu est le VIH.

Ces virus nous ont peut-être rendu malades, mais ils ont pu avoir ensuite un rôle majeur dans notre histoire évolutive ancienne. Et ceci en s’intégrant dans notre génome. Bien sur ils avaient perdu alors leur caractère destructeur, pour ne garder que des propriétés favorables à leur hôte : changement total de destinée ! En quelque sorte des virus désarmés fossilisés dans notre ADN.

Charmés par son accueil.


Des chercheurs ont démontré que le placenta, organe éphémère tout à fait extraordinaire, était oeuvre de virus plutôt que création animale.

Le placenta est un organe original : il n’est pas composé de cellules à un seul noyau, mais de cellules géantes contenant de nombreux noyaux.

Un véritable mur dressé entre le foetus et la maman.

D’autres tissus sont composés ainsi : le tissu musculaire, le tissu osseux… Ces cellules géantes ont des propriétés étonnantes, qui permettent au placenta la greffe provisoire d’un autre individu dans le corps maternel : l’enfant. Tout simplement grâce à ses propriétés immunosuppressives.

Quelle histoire de fou ! Reprenons l’aventure à ses débuts.

Oeuf de Nandou dans nid de merle

Deux espèces de mammifères pondent des oeufs : l’ornithorynque, animal fameux, improbable avec son bec de Donald. Moins connu : l’échidné, bizarre hérisson australien. On imagine qu’ils sont là depuis bien longtemps.

Et un beau jour, à la suite d’infections virales répétées, ce genre d’animal est passé de la coquille au placenta. Les virus produisent une proteïne spéciale, qui permet la fusion de cellules entre elles, et donc la création de ces cellules géantes à plusieurs noyaux.

Ils sont passés en quelque sorte d’un mur, dur, en carbonate de calcium en mur mou, pavé de cellules géantes.

Mais pas en Australie.

L’insularité peut mettre la faune et la flore à l’abri de pandémies virales.

Certains rétrovirus ont en effet ignoré cette grande île, déjà isolée à l’époque du reste du monde. Le Kangourou et autre Koala sont restés en plan avec un micro placenta fugitif, en gardant une belle poche abandonnée des autres mammifères.

Partout ailleurs, les marsupiaux ont laissé la place aux mammifères placentaires, qu’on peut qualifier probablement de « mieux adaptés à leur environnement », vaste sujet. En Australie, sans la protection des hommes, ce monde marsupial disparaitrait sous nos yeux. Les hommes y ont en effet introduit des espèces diverses de mammifères placentaires, qui laissent peu de chance de survie à ces mammifères premiers.

Après le placenta, des chercheurs se sont intéressés à l’histoire du tissu musculaire. Ils ont trouvé que là aussi, ces rétrovirus avaient été présents différemment chez les mâles de notre espèce en permettant un potentiel musculaire plus important chez eux.

Une météorite, des virus, nous sommes des survivants à bien des catastrophes, qui nous ont façonné en quelque sorte, nous sommes bien le dernier né de la « mère Nature » de nos ancêtres !

La magnifique fleur d’une plante détestée : le liseron