Rouges jardinspar Guy Grandjean
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L’Europe avant l’Europe

Médecine

Il existe une Europe dont on ne parle jamais, qui se dessine depuis un moment déjà, quelques siècles. Elle est invisible parce que le conflit est toujours sur le devant de la scène. Les conflits armés entre européens ne se sont arrêtés qu’en 1945. Avant la bombe H, la testostérone avait toujours eu le dernier mot, au moins sur les continents. Puis les conflits économiques ont pris le relais.

Et l’histoire enseignée aux enfants est celle des maîtres des conflits, c’est notre passé politique.

Acnodice, elle, s’était déguisée en homme

L’histoire des premières femmes médecins dans les différents pays européens se situe dans la deuxième partie du XIX siècle.

Elle est extraordinairement touchante, car c’est en quelques années seulement que, partout en Europe, dans la plupart des pays, sont apparues ces femmes pionnières.

Elles partageaient entre elles bien des comportements, et une attitude décalée par rapport aux médecins mâles standards de l’époque.

On imagine bien que toutes disposaient d’un fort tempérament, nées en général dans des familles ouvertes au changement.

Dans tous ces pays, il n’existait pas vraiment de loi interdisant aux femmes de devenir médecin. Mais cette demande paraissait tellement incongrue aux matous de l’époque, qu’elles se heurtèrent toutes, et même physiquement en Espagne, à l’opposition masculine, comportement ultra majoritaire à l’époque.

Les femmes n’étaient jamais considérées comme majeures, il leur fallait l’autorisation des maris ou des parents pour entreprendre des chemins hors mariage. Et le baccalauréat leur était inaccessible, ce qui était en fait le principal obstacle.

Une incroyable émergence commune : l’Allemagne est à cette époque un empire, tout comme la France, avec Napoléon III à sa tête.

Premières femmes médecins dans ces deux pays, Mme Brès en France, et Mme Hope en Allemagne, demanderont toutes deux aux deux impératrices de l’époque d’intervenir pour faire plier les oppositions, certes illégales, mais bien réelles à leur installation en temps que médecin !

Et les deux impératrices s’exécutèrent, l’une en allemand, l’autre en français.

Toutes ces femmes pionnières lutteront pour une médecine pédiatrique, la gynécologie naissante, une médecine pour tous, même pour les indigents. Plus d’empathie, moins d’obsession pour l’argent sont des caractères toujours présents chez ces défricheuses.