L’appât au fond du trou

Le diamant est caché tout au fond du trou, tout au fond de la roche, tout au fond de la matière : 100 tonnes, c’est maintenant ce qu’il faut touiller dans quelques mines, pour obtenir 1 gramme de diamant.

Est-il joli ? Peut-être, enfin, je ne sais pas, mais ce qui est certain, c’est qu’il brille de mille feux, dit-on ! Et donc, dans le kit de l’ostentation, c’est un accessoire essentiel.

Le clinquant renvoie à l’or, donc à la richesse supposée. Même si « tout ce qui brille n’est pas or » ! Dans nos civilisations, la mariée bien née arbore un diamant d’autant plus gros que son statut social est élevé. La séduction frôle ainsi la ruse qui frôle « un contrôle d’échange »

La reine et le roi en portent souvent sur la tête, sous la forme d’une couronne parfois bien lourde à supporter durant les longues cérémonies.

Dans l’Amérique d’avant les conquis tas d’or, le nouveau monde, l’or n’était pas monnaie. Il revêtait une grande importance esthétique, religieuse. En réfléchissant les rayons du soleil, il y était associé intimement ; et l’astre était divinisé à cette époque, comme étant à l’origine de toute création : l’or était le sang des Dieux.

En traversant l’Atlantique, il est devenu le sang des hommes.

Les indiens ont été maintes fois surpris de l’avidité qu’avaient les espagnols ou les portugais pour l’or.

De source fiable, il est rapporté cet étrange dialogue entre l’inca et le chef espagnol :

« cay coritacho micunqui ? »

« este oro comemos »

Manges-tu cet or ?

Nous mangeons cet or.

Aveu d’un malade atteint d’aureïte, victime de son goût immodéré pour l’appât du grain.