Rouges jardinspar Guy Grandjean
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L’anti-bazar

Mystique

Dans le cloitre des abbayes, les penseurs tournaient-ils dans le sens des aiguilles d’une montre ?

La vie a-t-elle un sens ?

L’homme, par nature, est le seul animal qui peut croire, et donc croire vraies des faussetés, tomber cette souricière qu’est la croyance.

Depuis des milliards d’années, la vie sur la planète terre s’enrichit de manière continue. Ce que les savants ont appelé l’évolution nous a donné naissance, à partir de poussières d’étoiles, en passant par une animalité profuse, puis dans le foisonnement déjà ancien des hominidés. Nous sommes le fruit d’un anti-hasard obstiné, mystérieux, actif sans répit, de toute éternité.

C’est bien simple : au cours de cette évolution, notre biologie est devenue d’une extravagante complexité.

Nous ne connaissons que 3 % de notre génome, les parties non codantes ayant été  ignorées par les pionniers. Notre cerveau est très probablement la structure la plus complexe de l’univers.     

Nos connaissances progressent, et avec elles le sentiment de notre abyssale ignorance du fonctionnement de la vie, de notre vie.

Les réponses à cette question simple sur « le sens » ont donné naissance aux religions dans le passé. Elles ont habillé le singe nu que nous étions. Elles ont souvent contribué aussi à brider l’agressivité, cette agressivité semblant éternellement menacer les sociétés humaines.  Elles l’ont parfois décuplée, les guerres de religion ont été parmi les plus féroces.  

 Par notre intelligence, nous nous sommes échappés des chaines de prédation animales, comme des infernales épidémies, et donc de leurs terribles régulations.

Les abeilles savent adapter leurs naissances à la ressource disponible.

Les hommes n’ont JAMAIS su le faire !

En toute innocence, en toute bêtise, nous avons créé un primum movens , une grande impulsion nouvelle, la surpopulation, phénomène sui generis, propre à notre espèce !

Elle nous condamne à nous entretuer avant de détruire notre habitat primordial, ou à le comprendre, à nous comprendre.

Par son abondance, et sa facilité d’emploi, par sa magie, le pétrole a créé une brève accalmie, et a pu nous laisser entrevoir, un court instant, que les conséquences affreuses de cette surpopulation sont surmontables. 

La planète, transformée en cocotte minute à cette occasion, ne s’en sortira que si ses habitants choisissent, « à chaque seconde », l’éternel anti hasard.

Cet anti bazar si désirable.

Car cette cocotte minute compromet l’agriculture dans de nombreux pays, et, il faut le dire, la planète est au bord d’une gigantesque famine.

Les signes avant coureurs sont nombreux. Pour n’en donner qu’un, 70 millions d’égyptiens mangent du pain largement subventionné.

 L’anti-hasard est à portée de toutes les bourses, on peut l’appeler amour. De même que l’homme malade écoute le médecin, notre humanité, malade, n’attend que la réalisation des prescriptions des scientifiques : de même que personne ne peut échapper à une mauvaise analyse médicale, la planète ne peut échapper à ses paramètres profondément perturbés, et surtout, nous avec.

Physiciens en tête, les scientifiques le savent et le ressentent. Ils en sont malheureux, pour le moment.

La ligne bleue du sens, à la fin des grises lignes du vague.