Rouges jardinspar Guy Grandjean
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J’existe, mon bien aimé, et c’est pour vous adorer

Philosophie

La reine Marie-Antoinette communiquait par lettre à son amant le comte de Fersen, militaire de haut rang, qu’elle a peu rencontré. Des centaines de lettres ont été échangées… Elle utilisait un langage codé “le plus sophistiqué de l’époque”, utilisé par les cours européennes. Il fallait une grille de codage, et un mot clé. Pour quelques phrases, il fallait y passer un sacré moment : chronophage ! dirait-on dans notre monde apoètique.

La reine y passait ses nuits quand elle fut incarcérée. Ses missives ont été décryptées par des mathématiciens et publiées en 1931 . Mais certains passages restaient inaccessibles, car caviardés, rayés par le comte lui-même. Probablement les phrases les plus compromettantes à ses yeux.

Et ce n’est que récemment que les deux encres utilisées ont pu être distinguées, contenant des taux de cuivre différents, en utilisant de la fluorescence de rayons X.

Une fin de lettre est ainsi apparue, écrite le 4 janvier 1792 :

“je vais finir non pas sans vous dire mon cher et bien tendre ami que je vous aime à la folie et que jamais jamais je ne peux être un moment sans vous adorer”

Les fautes ont été corrigées, la reine n’en était pas avare.

C’est le 16 octobre 1793 qu’elle sera décapitée, sans avoir revu le comte de Fersen depuis la fuite de Varennes le 20 juin 1991, dont il était un des principaux investigateurs : c’était le cocher du carrosse, qui regrettera toute sa vie d’avoir obéi à Louis XVI lui demandant de continuer sans lui.

Le comte de Fersen, réfugié dans son pays la Suède, sera lynché par la foule en 1810.